Pour beaucoup, le collège exécutif et le secrétaire national sont des entités quelque peu lointaines. Et comme pour toutes les entités lointaines, les clichés vont bon train.
Ainsi, lorsque je me déplaçais dans les régions, à l’invitation de groupes locaux, au moment de quitter les amis, très souvent, les poignées de mains ou les bises étaient accompagnées d’un petit: « bon courage »… dit avec une réelle et sincère compassion amicale. J’en souriais (jaune) parce que je me rendais compte à quel point nos sphères nationales donnaient l’impression d’un panier de crabes.
Dans un tel contexte, il y a deux ans, nous avons renouvelé nos instances nationales. Avant l’élection du CE, la motion de synthèse adoptée à Reims, fut votée par 92% des délégués. Du jamais vu. Dès lors, l’exécutif qui en sortit eut très logiquement pour mission principale d’appliquer non seulement le texte, mais aussi de maintenir dans un même train tous ces 92%. Lourde tâche pour le secrétaire national élu qui, ne représentant pas son courant, devait avant tout être le garant d’un train qui avance avec tous ses wagons… tous.
Je voudrais dès lors, en continuant sur l’image du train, bien expliquer que j’ai fait ce pour quoi j’ai été élu et qu’on ne saurait m’en faire aujourd’hui le reproche.
Il appartenait à chacun de faire en sorte que le train aille plus vite et plus loin… mais on ne fait pas avancer un train si on tire la sonnette d’alarme et on demande l’arrêt du train à chaque fois qu’un des wagons est vaguement mécontent.
Néanmoins, est-on resté en gare ? je ne le crois pas. Mais pour la suite, ne nous faisons pas d’illusion sur une réalité qui demeurera et qui est celle que nous avons connue : un parti avec de nombreuses nuances, mais aussi avec de nombreuses convergences. Plus un parti est grand ou se veut grand, plus il doit admettre sa diversité interne. J’en ai fait le constat depuis longtemps et je crois que c’est à la fois de la lucidité et de la maturité que de le considérer et de faire avec. Pour être plus clair, je pense qu’une majorité et une minorité sont nécessaires dans tout groupe (pouvoir et contre-pouvoir)… si cela découle de différences réelles d’appréciations sur les stratégies électorales et les choix des alliances politiques. Mais être dans un même parti, c’est aussi consacrer plus de temps à défendre des idées qui nous sont communes que de chercher en interne ce qui pourra bien nous différencier les uns des autres.
J’aimerais en tout cas, que cet apaisement interne qui s’est traduit (et ce n’est pas rien) par une disparition des petites phrases assassines dans la presse, demeure un acquis. Il s’agirait de garder, maintenant, une trajectoire stable. Car si le train fut lent, il a avancé. Continuons ainsi, lâchons les freins, raccrochons quelques wagons neufs, et plus nous prendrons de la vitesse, plus la gare de destination sera rapidement accessible.
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